La saga Les sept sœurs a fait une entrée fracassante en librairie depuis quelques mois. C’est bien-là le point principal qui a freiné ma lecture. Un tel engouement autour d’un roman ou d’une saga me fait toujours un peu peur.

Pourtant, ma curiosité a été piquée à vif et j’ai tout de même eu envie de découvrir la « fabuleuse » histoire des sœurs d’Aplièse. C’est comme ça qu’en juin / juillet dernier, je lisais le premier tome, intitulé Maïa, du prénom de la sœur aînée. Très vite, j’ai vraiment accroché et ma curiosité a grandi. Je voulais donc enchaîner avec la lecture du deuxième tome, mais celui-ci n’était pas encore disponible dans ma médiathèque (ayant emprunté le premier, je n’avais pas envie de me constituer une saga manquante et acheter un roman déjà lu « juste » pour compléter la saga me dérange un peu…). Début octobre, j’ai enfin reçu la bonne nouvelle : le tome 2 n’attendait que moi. C’est comme ça que j’ai débuté la lecture de ce deuxième roman, consacré à Ally.

Quatrième de couverture

À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu’elles étaient bébés, Ally d’Aplièse et ses sœurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève.
Ally, la deuxième sœur au tempérament tempétueux, est navigatrice et musicienne. Lorsqu’une nouvelle tragédie la touche, la jeune femme décide de partir sur les traces de ses origines. Les indices que lui a laissés son père en guise d’héritage vont la mener au cœur de la Norvège et de ses fjords sublimes. Entourée par la beauté de son pays natal, Ally découvre l’histoire intense d’une lignée de virtuoses célébrés pour leur talent un siècle plus tôt. Une famille aux lourds secrets…

Extrait

Je me souviendrai toujours de l’endroit où je me trouvais et de ce que je faisais quand j’ai appris que mon père venait de mourir.

J’étais allongée, nue au soleil, sur le pont du Neptune, la main protectrice de Theo posée sur mon ventre. La courbe désertée de plage dorée, sur l’île en face de nous, brillait de mille feux. L’eau turquoise et limpide venait paresseusement frapper le sable, ne parvenant qu’à former une écume élégante comme la mousse d’un cappuccino.

Apaisée, avais-je pensé, comme moi.

La veille, au coucher du soleil, nous avions jeté l’ancre dans la petite baie de Macheres, une île grecque minuscule. Nous avions alors traversé à gué jusqu’à la crique, chacun chargé d’une glacière. L’une contenait un mulet et des sardines qu’avait pêchés Theo quelques heures plus tôt, l’autre du vin et de l’eau. J’avais déposé la mienne sur le sable, à bout de souffle, et Theo m’avait tendrement embrassé le bout du nez.

Mon avis

Quel bonheur de retrouver les sœurs d’Aplièse ! Cette fois-ci nous entrons dans ce tome en suivant les aventures d’Ally (Alcione), la deuxième sœur. En suivant ses traces, le lecteur effectue un voyage au travers de différents horizons, de la Suisse à la Norvège, en passant par l’Allemagne au temps de la Seconde Guerre Mondiale, sans oublier le calme d’un cottage anglais, ou la fureur des éléments et de la mer. Au-delà du voyage au sens propre du terme, c’est également dans un tourbillon que nous entraîne Ally – Alcione – d’Aplièse en recherchant ses origines.

Le début du roman m’a laissé un peu perplexe et déçue. La mort de Pa Salt, le père adoptif des filles, est de nouveau racontée, cette fois-ci du point de vue d’Ally. Je ne pense pas dévoiler d’information importante en disant qu’Ally a vu, malgré elle, « l’enterrement » de son père, alors qu’elle se trouvait avec Theo (pour mémoire, cela est expliqué dans le premier roman – sans la présence de Theo). Néanmoins, relire un bout de l’histoire que j’avais déjà découvert m’a dérangé, même si cela est apporté de façon différente et avec les sentiments différents – propres à chacun – que l’on peut ressentir.

Passé ce moment de doute, les personnages d’Ally et Theo m’ont entraînée dans leur périple et en dépit des événements – prévisibles – on s’attache fortement à eux. C’est un jeune couple de personnages principaux plein de vie (sans mauvais jeu de mot…) que nous dévoile ici Lucinda Riley. Ally est d’ailleurs plus creusée que ne l’était Maïa. On sent la passion de la voile qui l’anime, son amour de la mer est très palpable.

C’est donc elle que l’on va suivre tout au long du roman. Un élément déclencheur de sa vie va l’entraîner, un peu malgré elle sur les traces de son passé et de ses ancêtres. Lorsque l’on a lu premier tome et que la construction du roman a été compris, le lecteur devine aisément pourquoi les parties du livre alternent entre Ally – au présent – et la famille Halvorsen, que l’on découvre à partir de Jens, son descendant (musicien) le plus ancien, présenté dans l’arbre généalogique au début du roman.

Cet arbre généalogique est d’ailleurs une excellente idée En toute franchise, je m’y suis référé à plusieurs reprises, lorsque j’avais un doute sur la place ou le rôle de tel ou tel personnage dans la famille. Car il faut bien dire que les parties du roman consacrées à cette famille sont bourrées d’informations (et de personnages) – parfois trop nombreuses pour le lecteur.

Ces parties, consacrées donc à la famille Halvorsen nous mettent sur la piste des ascendants génétiquement véritables d’Ally. Petit à petit, les pièces du puzzle s’imbriquent sous nos yeux et l’histoire d’une famille prend vie. Le personnage d’Anna m’a beaucoup touchée – en dépit de ce prénom que j’aime tant – car elle est battante, forte et prête à tout pour s’en sortir, malgré les vilains tours que lui a joué la vie (je ne souhaite pas spoiler ici, je dirais simplement ceci : Solveig) et les obstacles mis sur son chemin, parfois malgré lui, par son mari, Jens Halvorsen.

En découvrant l’histoire de cette famille, on rencontre également Pip Halvorsen qui a, à son tour, subi des épreuves d’une violence déconcertante. Tout ceci est très documenté par l’auteure, ce qui rend la trame de fond d’autant plus réaliste.

Enfin, si je devais conclure cette chronique, ce serait en évoquant la plume de l’auteure. Lucinda Riley a réussi, selon certains, la prouesse de réaliser u nouveau genre littéraire. Elle écrit à la fois de la romance, tout en incluant des moments fortement émouvants, liés à l’Histoire. Ses romans sont, à mon humble avis, de jolies pépites et très certainement l’une des saga de ce type les mieux réalisées. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, ce roman est un vrai page-turner…

En bref

Encore un tome que j’ai vraiment beaucoup aimé. A vrai dire, il m’a même embarquée davantage que le précédent. La trame narrative ainsi que le décor sont des plus agréables et invitent littéralement le lecteur à un voyage au travers de l’Histoire mais aussi des paysages enneigés et reposants de la Norvège.

L’histoire d’Ally m’a davantage touchée que celle de Maïa, car je l’ai trouvée plus authentique et réaliste. Il en va de même pour les flashbacks. Anna Halvorsen m’a beaucoup touchée par sa force de caractère et son envie de vaincre. Pip Halvorsen et Karine ont également traversé de lourdes épreuves, tout comme leur unique enfant Felix. Les personnages dépeints par l’auteure sont extrêmement attachants, en dépit de leurs défauts, tout comme la toile de fond contient de la vérité malgré le côté romancé.

En effet, Lucinda Riley s’est vraiment documentée sur l’ensemble des périodes historiques mais également sur le milieu musical puisqu’il s’avère que la famille Halvorsen existe réellement et est liée à la musique. Tout comme Edvard et Nina Grieg.

Le troisième tome est d’ores et déjà ma nouvelle lecture en cours car il m’est difficile de quitter les sœurs d’Aplièse !

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