Cela fait un moment que je vois passer ce livre sur l’instagram littéraire (où je ne suis plus trop active, avouons-le). Sorte de roman policier, l’intrigue présente sur la quatrième de couverture m’a tout de suite attirée l’œil. Cela fait d’ailleurs un bon moment qu’aucun roman policier ne m’avait pas autant intriguée.

J’ai donc profité d’une commande de livres sur le géant-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pour me le procurer et je dois dire qu’il n’est pas resté bien longtemps dans ma PAL, tellement il me faisait envie. Finalement, ma lecture a-t-elle été celle tant attendue ou la déception a-t-elle pointé ?

Quatrième de couverture

Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime.
Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »
Deux êtres que tout oppose. A priori.

Extrait

Sur le chemin du retour, Bud roulait encore et toujours trop vite au goût d’Adela qui s’agrippait à la lanière de son sac à main, posé sur ses genoux. Surtout, en bon détective, il observait tout autour de lui, les maisons, les chemins, les gens qu’ils croisaient, et finalement assez peu la route. Et comme la voiture avait tendance à suivre son regard…

« Attention ! » s’écria sa passagère pour la énième fois.

Cette fois, Bud donna des coups de volant qui précipitèrent le véhicule dans le fossé. Après les cris d’Adela, et le choc de l’accident… le silence.

Mon avis

Comme je le disais en début d’article, j’avais vraiment hâte de découvrir ce roman, Alabama 1963. On se penche notamment sur l’aspect policier mais la toile de fond est également celle de la ségrégation raciale qui avait lieu aux États-Unis dans les années 1960. Bien que je ne sois pas une fan absolue des romans historiques (quoique…j’ai beaucoup aimé La Chronique des Bridgerton – dont je reparlerai prochainement dans un article), j’ai adoré découvrir celui-ci notamment par ces pointes de réalités de la vie à cette époque, qui sont présentes tout du long.

Durant tout le roman, on suit Adela Cobb, jeune veuve d’une trentaine d’années, au franc-parler qui bien souvent dérange, tout autant que sa couleur de peau : elle est noire. Bien qu’à l’époque, sa couleur de peau soit un handicap, les auteurs ont décidé d’en faire une force tout au long du roman, car elle va aider Bud Larkin, détective alcoolique qui a raté sa vie, à résoudre l’enquête (ou du moins, à enquêter de son mieux). Sa couleur de peau devient alors un atout et les portes des témoins s’ouvrent peu à peu grâce à sa présence. Mais, son implication auprès d’un « blanc » est mal vue car à l’époque, la ségrégation était telle qu’une femme noire (qui plus est femme de ménage) ne doit pas être vue en compagnie d’un homme blanc…

Pourtant, petit à petit, Adela va prendre de l’assurance et occuper une place de plus importante dans la vie de Bud. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils deviennent amis, mais, plus les jours passent et plus une connexion s’opère. Adela se passionne pour l’enquête autour de laquelle tourne le roman et sa présence et sa couleur de peau vont ouvrir des portes à Bud qui, rapidement va mettre de côté ses préjugés et son racisme.

L’enquête qui occupe le détective est celle de la disparition de petites filles noires. La police ne semble pas s’en préoccuper au premier abord. Puis, voyant l’ampleur que cela prend, les petites filles disparues étant de plus en plus nombreuses, elle commence sérieusement à y prêter attention. De ce côté, on suit Edwin et Walt, deux anciens équipiers de Bud (qui a dû quitter la police). On apprend, petit à petit ce qu’il s’est passé et comment l’a vécu le détective. Ses amis vont également devenir une béquille sur laquelle va s’appuyer le détective alcoolique et raciste.

Mais pourquoi avoir sollicité un détective blanc raciste pour résoudre l’enquête de la disparition de petites filles noires ? Ce sont les parents de l’une des premières disparues qui sont venus à lui. Lorsque Bud a engagé Adela comme femme de ménage et qu’elle a commencé à s’intéresser fortement à l’enquête, le détective a lui aussi posé vraiment son regard dessus. Ce qui a d’autant plus touché Adela est que les petites filles avaient un âge assez proche de celui de sa fille, Bernice.

Les personnages dépeints par les deux auteurs sont entiers et très loin d’être creux. Ils ont de la consistance, du caractère et chacun apporte à l’histoire, même si ce n’est qu’un personnage secondaire. Finalement, les personnages principaux, Bud et Adela se retrouvent bien malgré eux contraints de collaborer à la résolution de l’enquête. Leurs différences vont devenir une force au fil des pages et les auteurs vont ainsi démontrer les changements qui se sont opérés dans la société américaine des années 1960.

En bref

Ce roman policier, sur fond de ségrégation est tout à fait passionnant. Je me suis totalement laissée happer par l’histoire, mais également par les personnages que l’on apprend à aimer (ou à détester, c’est au choix de chacun…) au fil des pages. J’ai été particulièrement touchée par Adela dont on sent une grande force de caractère et une réelle volonté de s’en sortir. Elle montre d’ailleurs dans les dernières pages que c’est une battante et qu’elle a envie de voir la société évoluer… Le seul bémol que je trouve à cette lecture est la fin, quelque peu amère… Cependant, ce roman restera l’une des lectures que j’ai le plus aimée ces derniers temps ! J’ai d’ailleurs hâte de découvrir le second roman de ces deux auteurs, en espérant qu’il soit tout aussi prenant.

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