Après avoir chroniqué il y a quelques jours – et avec beaucoup de retard -, La sage-femme d’Auschwitz (retrouvez ma chronique sur le blog), je vous propose aujourd’hui de découvrir mon avis sur La sage-femme de Berlin.

Il est à noter que dans cette chronique, il est fort probable que vous vous retrouviez face à des spoilers, si vous n’avez pas lu le tome précédent. Dans ce cas, si vous souhaitez tout de même avoir un avis sur ce deuxième roman, je vous conseille de démarrer par la lecture du « En bref », qui ne contient rien qui puisse vous spoiler le premier tome.

Quatrième de couverture

Dans l’enfer d’Auschwitz, Ester caresse doucement les cheveux de Pippa, son bébé. C’est un miracle que sa petite fille soit blonde, car grâce à ce détail l’enfant pourra rester en vie. Bientôt, les nazis viendront prendre son bébé pour le donner à une famille allemande. Mais Ester veut croire qu’un jour, après la guerre, elle retrouvera sa Pippa… Secrètement, la jeune femme a tatoué son numéro de déportée sous l’aisselle de sa fille. Un geste qui lui donne de l’espoir et la volonté de survivre malgré l’horreur. Des années plus tard, Ester est enfin libre. Dans chaque orphelinat et hôpital qu’elle visite, elle scrute les visages des enfants. Mais les mois passent et l’espoir de revoir Pippa s’amenuise. Parviendra-t-elle un jour à retrouver l’enfant dont le tatouage correspond au sien ? Ou bien est-il déjà trop tard ?

Extrait

Ce ne fut pas le coup frappé à la porte qui réveilla Olivia, ce ne fut pas non plus la voix de l’homme, mesurée mais emplie de la ferme intention d’être obéi, ni même la réponse sereine de sa mère. Ce fut l’inquiétude qu’elle perçut dans la voix de son père, qui s’infiltra jusque dans son sommeil et la fit sortir de son lit. Son père était un homme doux et pacifique, mais ce soir-là, il paraissait en colère.

Mon avis

Ce roman est donc la suite de La sage-femme d’Auschwitz, d’Anna Stuart, dont vous pouvez retrouver ma chronique ici. Après être restée sur ma faim à l’issue du premier roman, j’attendais beaucoup de celui-ci. Malheureusement, je dois dire que j’ai été quelque peu déçue de ma lecture, sur différents points.

Le lecteur suit ici trois femmes : Esther Pasternak (présente dans le tome 1 et dont on suit les aventures à Auschwitz), Olivia (sa fille adoptive) et Kristen Meyer (dont on apprend assez rapidement la véritable identité : elle se révèle finalement être Pippa, la fille dont Ester a accouché à Auschwitz et qui a été enlevée par les SS). Olivia est d’ailleurs recrutée afin de devenir l’une des athlètes du Dynamo et montrer ainsi la suprématie de Berlin-Est. Il est également question des dérives qui vont conduire les athlètes à se retrouver « drogués » à leur insu, afin de maintenir des performances toujours plus impressionnantes.

Dans ce roman, qui se déroule des dizaines d’années après le premier, il est question de climat politique et il se trouve extrêmement axé sur la construction du mur de Berlin et la vie des habitants à cette époque. Le climat de la guerre froide est également très présent, ce qui confère au roman une atmosphère tendue – presque davantage que dans le premier roman. Les thématiques en lien avec cette période historique sont également légion tout au long du roman : la surveillance accrue, la Stasi, les laissez-passer pour circuler d’un côté à l’autre du mur.

Contrairement au premier tome, j’ai eu beaucoup plus de mal avec celui-ci. Rentrer pleinement dans le roman a mis du temps : l’histoire est – je trouve – moins entraînante que dans le premier tome. Les personnages sont également moins forts, moins touchants ; c’est le risque d’un deuxième tome sur ce type de sujet. Néanmoins, l’autrice a suivi une évolution des personnages et donc des époques. Je trouve en revanche dommage qu’elle ait choisi de placer ce deuxième tome à une autre époque historique complexe. Cela a quelque chose de redondant.

La plume de l’autrice est sensiblement identique au premier tome. Cependant, il y a quelques longueurs, contrairement au premier tome, qui est davantage rythmé. Ici, le lecteur est bien souvent dans la contemplation des faits, comme s’il observait la scène qui se jouait sur un tableau.

Enfin, en ce qui concerne l’épilogue, il m’est apparu un peu « tiré par les cheveux », compte-tenu de l’entièreté du roman, des thèmes abordés et du contexte historique. En effet, l’auteure a voulu donner dans le « tout est bien qui finit bien », ce qui permet de mettre en lumière les obstacles de ces histoires trop romancées. J’ai donc trouvé cette lecture décevante, contrairement au premier tome, que j’avais réellement apprécié – même si j’étais resté sur ma faim à l’issue de la lecture.

En bref

Une lecture décevante pour ma part. Contrairement au 1er tome, que j’avais apprécié, j’ai trouvé celui-ci beaucoup plus ennuyeux. On ne retrouve pas la profondeur d’Ester, ni l’ambiance angoissante ; bien que le roman se déroule au moment du Mur de Berlin… Bref, un deuxième tome que je n’ai pas pris autant de plaisir à découvrir, malgré un personnage commun, qui m’avait pourtant beaucoup touchée lors de ma lecture du premier tome.


Livre lu dans le cadre du partenariat City Editions 2023 / 2024, que je remercie infiniment.

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