J’avais très envie de découvrir ce roman depuis sa sortie. J’ai finalement craqué et me le suis procuré en format ebook, à l’occasion d’une promotion.

Il n’est pas resté très longtemps dans ma PaL. Au moment où je l’ai lu, j’étais extrêmement centrée sur cette thématique de la seconde guerre mondiale, des camps, etc… dans l’optique d’en apprendre davantage également sur cette période historique.

Quatrième de couverture

Lorsqu’elle arrive à Auschwitz, sous un ciel bas et gris, Ana est persuadée qu’elle ne survivra pas à l’enfer du camp. Mais elle possède une compétence que les nazis recherchent : elle est sage-femme.

Son travail sera de donner naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible car, dès qu’ils ont poussé leur premier cri, les nouveau-nés sont arrachés à leurs mères et donnés à des familles allemandes.

Malgré la détresse de ces femmes à qui on vole leurs bébés, Ana essaie d’apporter un peu de réconfort autour d’elle. Et puis un jour, elle réalise qu’elle peut faire plus. Secrètement, elle commence à tatouer les petits avec les numéros de déportées de leurs mères.

Une lueur d’espoir dans ce monde d’une infinie noirceur : et si un jour, après l’horreur de la guerre, grâce à ce petit geste, ces enfants et leurs mères pouvaient se retrouver ?

Extrait

Mais l’amour ne peut pas être anéanti par les fusils, les chars et les idéologies abjectes. L’amour ne peut pas mourir à cause de la distance ou de l’absence, de la faim ou du froid, des coups ou des humiliations. Et, quoi qu’en aient pensé les nazis, l’amour a le pouvoir de transcender le sang et de créer des liens mille fois plus forts qu’une idéologie malsaine.

Mon avis

Lorsque l’on débute la lecture de ce roman, on sait à quoi s’attendre, ne serait-ce qu’avec son titre. Toutefois, afin de poser les bases et présenter les personnages, Anna Stuart ne nous embarque pas directement dans le vive du sujet : il y a un petit temps de latence. C’est d’ailleurs un point que j’ai apprécié : le lecteur prend le temps de découvrir les personnages et l’environnement qui les entoure. Mais c’est à double-tranchant puisqu’il peut également s’attacher aux personnages, même en se doutant bien que la thématique du roman risque de ne pas lui faire de cadeaux… Le roman devient finalement entraînant après une présentation des personnages et du cadre historique du roman.

On assiste à l’invasion de la Pologne par les Allemands et au début des Ghettos Juifs : leur mise en place, leur impact, le manque d’infrastructures et de considération de la population (une infirmière, Esther, s’improvise sage-femme). Rapidement, l’horreur de la guerre et de l’idéologie nazie se font sentir, insufflant au roman un climat de peur, de terreur. Néanmoins, il ne faut pas oublier que cela reste un roman historique et non pas un véritable livre d’Histoire, comme le soulignent bien souvent les puristes !

Au fil des jours, des mois qui passent, Esther et Ana apprennent à vivre, à survivre malgré les horreurs qu’elles vivent ou dont elles sont témoins chaque jour. Leur force et leur combat dénote une grande résistance et un caractère affirmé : ces femmes sont présentées comme fortes en dépit de leurs conditions de vie. Petit à petit, on va apprendre à vivre avec elle, à subir avec elle. Malheureusement, certains passages, bien que romancés, restent tout de même assez difficiles à lire : lecteurs fragiles s’abstenir !

En effet, différentes thématiques sont abordées, comme le sort des bébés nés à Auschwitz et la mise en place du « Lebensborn ». On y retrouve aussi des mentions au docteur Mengele, ses expériences sur les jumeaux, les atrocités qui ont pu être vécues ou les stratagèmes mis en place par les déportés (remplacer un bébé vivant par un bébé mort, pour le cacher et lui sauver la vie).

D’un point de vue historique toujours, on assiste à l’arrivée des Russes, que les nazis pensent pire qu’eux. C’est là que l’on voit l’ampleur de la lâcheté allemande : les gardes SS fuient le camp, les fours crématoires sont brûlés pour cacher au monde les horreurs du régime.

La finalité du roman est, quant à elle, assez étrange. A l’époque où j’ai lu ce roman, je ne savais pas qu’une suite était en préparation et je ne vous cache pas que les dernières pages m’ont un peu laissé un goût d’inachevé. J’aurais aimé savoir ce qu’il advenait des personnages et si la plus grand drame de l’existence d’Esther allait se résoudre de la meilleure des façons qui soit.

Enfin, la plume d’Anna Stuart reste très belle et assez fluide, malgré quelques passages assez déroutants pour le lecteur. Néanmoins, malgré les horreurs de l’époque, l’autrice ne pouvait pas faire autrement que décrire certaines scènes assez traumatiques. L’horreur des camps étant respectée, il y a tout de même fort à parier que nous sommes encore loin de la réalité et de la dureté de ce qu’ont subi les déportés à cette époque.

En bref

Un énième roman sur la vie à Auschwitz mais avec un point de vue différent, celui d’une sage-femme mais aussi d’une infirmière juive. Ce roman est prenant, vivant. On ressent pleinement les émotions et les horreurs décrites, malgré la plume d’Anna Stuart, qui reste très douce. Il ne faut donc pas oublier que les événements sont romancés… J’ai beaucoup aimé l’idée principale du roman mais, malgré l’épilogue, je reste sur ma faim…

Merci aux éditions City pour l’envoi de ce roman dans le cadre de mon partenariat 2023 / 2024.

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Avez-vous lu ce livre ? Il vous tente ?


8 Commentaires

  1. Ce livre est sur ma WL, il me semble même l’avoir vu passer à la médiathèque. Il me tente, vraiment, mais le sujet, j’avais peur qu’il soit trop triste. Tu as écrit une jolie chronique qui me donne envie de le lire très vite. Cette période de latence dont tu parles a joué beaucoup sur mon envie ! Même si la fin te laisse un petit goût d’inachevé, j’espère être aussi conquise que toi.

    • Je te remercie de ton passage par ici et je suis contente de t’avoir donné envie de le découvrir. J’espère qu’il te plaira et que tu passeras un bon moment.
      Il est vrai aussi qu’en ce moment (et depuis quelques temps), beaucoup de romans sont publiés sur cette thématique…

    • Bonne lecture, si tu te lances. Il est vraiment sympa, même si on ressent la dureté des camps.
      En revanche la suite, La sage-femme de Berlin, m’a un peu déçue (j’en parlerai sous peu sur le blog).

  2. Même si romancés, je ne doute pas de la dureté de certains passages vu ce cadre historique qu’il est important de ne jamais oublier. Quant aux héroïnes, elles ont l’air courageuses !

    • Je suis d’accord, c’est une période historique et des faits à ne pas oublier, nous avons le devoir de mémoire.
      Je tenais quand même à nuancer entre la partie « romancée » du livre et la réalité Historique des camps.

      Quant aux héroïnes, je confirme ton ressenti, elles sont dépeintes comme des femmes fortes. Surtout en dépit des épreuves qu’elles traversent…

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  4. Pingback: La Sage-Femme d'Auschwitz - Anna Stuart - Le Parfum des Mots - Blog littéraire

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